«Nous faisons en sorte que le projet réussisse»

Les Dreamers. A qui s’adresse votre programme ?
Jean-Yves Rivière. Aux migrants qui ont un premier niveau d’intégration et de français pour piloter leur projet. Ils développent leur projet autour d’un sujet qu’ils connaissent bien. Pour certains, c’est leur métier d’origine, d’autres se sont formés en France. Notre association est totalement indépendante de toute aide, nous cherchons à nous faire connaître auprès de donateurs, de mécènes qui viennent nous donner les moyens financiers pour que l’association puisse continuer à être indépendante.

Quel est votre modèle ?
Notre modèle c’est d’octroyer des prêts sans intérêt et sans garantie. On prête jusqu’à 10000 euros. Nous aidons de petites activités comme les métiers de bouche : une pizzeria, de la cuisine végane, de petits commerces, un salon de coiffure, la pose d’accessoires automobiles, de la vidéo, de la formation, du textile, c’est très diversifié et les origines des migrants sont également très diversifiées : des Algériens, des Afghans, des Iraniens. On a accompagné huit projets et on souhaite soutenir 20 à 25 projets dans l’année.

Accompagnez-vous les projets ?
Oui, nous finançons et nous accompagnons les projets. Il y a très peu d’associations qui financent et qui accompagnent en même temps. Nous donnons de l’argent et nous ne laissons pas l’entrepreneur tout seul. Nous faisons en sorte que le projet réussisse. Nous sommes là pour aider l’entrepreneur dans les étapes compliquées comme la création d’entreprise. Un des sujets compliqués c’est de trouver le lieu pour exercer l’activité ou un local. Les propriétaires se méfient de ces migrants dont certains sont jeunes, un de nos jeunes entrepreneurs a 20 ans. Nous intervenons pour expliquer que nous sommes là pour soutenir le projet. Nous les aidons à se développer commercialement également.

Propos recueillis par Enrica Sartori